
Vous devez regarder la série Giri/Haji sur Netflix !
En début d’année débarquait sur Netflix la brillante série britannique Giri/Haji. En seulement huit épisodes, l’œuvre du réalisateur Joe Barton m’a mise au tapis. Pourtant, la plateforme américaine s’est bien gardée de la mettre en avant, et de nombreuses personnes sont sûrement passées à côté de cette véritable pépite. Voilà donc, je l’espère, de quoi vous donner l’envie de plonger dans Giri/Haji !
Giri/Haji : Un polar entre Tokyo et Londres
Tout au long de la série, nous sommes divisés. Divisés géographiquement dans un premier temps, avec une enquête policière entre Tokyo et Londres ; Mais aussi divisés moralement, entre ce qui est bien et ce qui est mal. Le titre, en japonais, de la série donne d’ailleurs le ton : « giri » pour la notion de devoir et « haji » pour celle de la honte. Cette dualité se retrouve aussi dans la VO de la série : on jongle entre le japonais et l’anglais à l’accent britannique si plaisant. Ce côté bilingue contribue d’ailleurs fortement au charme si particulier de la série, à mes yeux.
La série s’ouvre sur un meurtre commis au coeur de Londres : le corps d’un jeune japonais est retrouvé. Il s’agit du neveu d’un membre éminent du clan yakuzas Endo. Comme un battement d’ailes de papillon, cette mort entraîne une guerre de gangs à Tokyo. En effet, le wakizashi – petit sabre japonais – utilisé à Londres appartient au chef du clan rival, Fukuhara. Alors que le policier Kenzo Mori est mis sur l’enquête, il apprend qu’aux dernières nouvelles, cette arme était entre les mains de son frère, Yuto. Le truc, c’est que cet ancien membre du clan Fukuhara est présumé mort depuis un an… Kenzo est alors envoyé à Londres pour éclaircir cette affaire, et surtout, ramener son frère si ce dernier est bien derrière toute cette histoire.

Voilà pour l’entrée en matière. Entre enquête policière et guerre de gang, Giri/Haji a su trouver l’équilibre parfait pour nous tenir en haleine tout au long des huit épisodes de la première saison. Et il le fallait ! Chaque épisode dure une petite heure. Des épisodes longs, certes, mais qui en valent la peine et qui nous laissent forcément sur notre faim !
Giri/Haji nous fait vibrer avec des personnages attachants
Dans Giri/Haji, les nombreux personnages qui nous sont présentés tout au long de la première saison sont tous merveilleusement bien écrits. Même les personnages secondaires sont intéressants ! Mention spéciale au personnage de Rodney, incarné par Will Sharpe, qui m’a beaucoup ému. S’il fait des erreurs et qu’il ‘merde’ clairement à certains moments, on éprouve énormément d’empathie à son égard. Malgré tout, on sait bien qu’il n’a pas un mauvais fond. Ainsi, tous les personnages de la série sont attachants, malgré leur histoire qui n’est pas toujours reluisante. Comme Yuto, qui est loin d’être un personnage lisse, qui oscille entre le bien et le mal, mais qu’on veut voir s’en sortir absolument malgré tout !
Je souligne aussi l’implication de la femme et de la mère de Kenzo. Si elles semblent être de gentilles femmes au foyer bien dociles, elles s’avèrent être des femmes fortes et indépendantes qui font leur part du travail pour sauver leur famille. Des personnages féminins puissants et bien écrits qui viennent couper l’intrigue en deux, en parallèle avec l’intrigue londonienne principale. Une bonne surprise, qu’on savoure.
Une esthétique soignée et une ambiance prenante
La série Giri/Haji se démarque également par sa mise en scène intéressante, une esthétique travaillée et une atmosphère qui sort de l’ordinaire. Certaines scènes sont incroyablement bien filmées et reflètent bien cette dualité qui est le maître-mot de la série. L’épisode 4 est notamment sublime, avec une scission très bien amenée par le réalisateur.
Vous l’aurez compris, Giri/Haji est une série agréable à regarder, avec une esthétique raffinée qui fait du bien aux yeux. J’ai notamment adoré la présentation de Yuto et de son histoire, avec un passage en aquarelle qui est tout simplement splendide et poétique.
Enfin, la scène en noir et blanc du dernier épisode est vraiment incroyable. On pensait avoir tout vu mais on nous surprend une nouvelle fois ! C’est déroutant et délicat à la fois, et on a l’impression que le réalisateur nous dit beaucoup durant ces quelques minutes. Mais je n’en dis pas plus pour que vous soyez tout aussi surpris que moi !
Vous avez le devoir de regarder Giri/Haji
Entre le devoir et la honte qui sont les thèmes majeurs de la série, il serait effectivement une honte de passer à côté de cette véritable pépite. Giri/Haji a vraiment tout pour séduire : une intrigue fascinante, des personnages attachants et merveilleusement bien écrits et une mise en scène incroyable. Alternant entre Tokyo et Londres, on n’a pourtant pas le mal du pays et on en redemande ! Si la fin de la première saison laissait une porte grande ouverte pour une suite, il n’en sera rien puisque qu’on a appris en septembre 2020 que la série n’était pas renouvelée pour une deuxième saison. À mon plus grand dam. Malgré tout, je garde une once d’espoir puisque Netflix a déjà redonné vie à des séries qu’on pensait enterrées (comme Designated Survivor…avant d’annuler également la série l’année dernière. Bon ok, c’était pas le meilleur exemple). Toujours est-il que saison 2 ou pas, Giri/Haji vaut le détour et mérite toute votre attention ! J’espère avoir su vous convaincre avec cette brève critique… 🙂